Depuis le 1er juillet 2025, la France franchit une nouvelle étape dans sa lutte contre le tabagisme. Le gouvernement a élargi l'interdiction de fumer à de nouveaux espaces publics extérieurs, dont les abords des écoles, collèges et lycées. Une zone tampon de 10 mètres a été instaurée autour des accès publics de ces établissements, interdisant la consommation de tabac et assimilés.
Cette mesure, inscrite dans le Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027, poursuit un triple objectif : protéger la santé des enfants et tous les non-fumeurs, dénormaliser le tabac et réduire la pollution des mégots. Mais comment fonctionne cette zone tampon ? Quelles sont les obligations pour les établissements et les collectivités ? Quelles sanctions risquent les contrevenants ? Cet article propose une analyse complète de cette nouvelle réglementation.
Depuis la loi Évin en 1991, l'interdiction de fumer dans certains lieux publics n'a cessé de s'étendre.
La réforme de 2025 vient officialiser et généraliser cette pratique, notamment aux abords des écoles, où la protection des mineurs est jugée prioritaire.
Deux textes encadrent la zone tampon :
Ces textes précisent que la consommation de tabac est interdite « dans un périmètre de 10 mètres autour des accès publics des établissements scolaires ».
Le périmètre est calculé à partir des portes et grilles d'entrée accessibles au public. Une zone en arc de cercle de 10 mètres s'étend autour de chaque accès. La distance entre l'établissement scolaire et les fumeurs devra donc être d'au moins 10 mètres.
Elle concerne :
La règle s'applique à tous : parents d'élèves, visiteurs et passants, personnels scolaires et toute autre personne se trouvant dans la zone.
Le tabagisme passif est particulièrement nocif pour les enfants : augmentation du risque d'asthme, d'otites et d'infections respiratoires, avec un impact durable sur le développement pulmonaire.
Voir un adulte fumer devant une école banalise l'acte et peut inciter les enfants à expérimenter plus tôt. En créant des espaces où la cigarette est absente, l'État veut modifier les représentations sociales et renforcer le message de prévention.
Chaque année, la France génère 20 à 25 000 tonnes de mégots, dont une part importante se retrouve devant les écoles. Un seul mégot peut polluer jusqu'à 500 litres d'eau. La zone tampon contribue aussi à améliorer la propreté urbaine.
Fumer dans la zone tampon constitue une contravention de 3eme classe :
La police municipale, la police nationale ou la gendarmerie sont habilitées à verbaliser. Les chefs d'établissement n'ont pas de pouvoir de sanction, mais peuvent signaler les infractions.
L'infraction peut être relevée par flagrant délit, par témoignage ou via la vidéoprotection municipale.
Les collectivités doivent installer des panneaux « Espace sans tabac » à chaque entrée d'école. L'État fournit un kit de communication officiel avec affiches, logos et charte graphique.
La zone zéro tabac s'inscrit dans une stratégie plus large visant une génération sans tabac en 2032 : hausse des prix, extension des interdictions, soutien au sevrage et prévention dès le plus jeune âge. De nombreux lieux sont concernés comme les bibliothèques et équipements sportifs.
La mise en place de la zone tampon de 10 mètres autour des écoles marque une étape symbolique et pratique dans la lutte contre le tabagisme en France. Elle vise à protéger les enfants, à dénormaliser la cigarette et à améliorer la propreté urbaine.
La règle est simple : si vous êtes devant une école, éloignez-vous d'au moins 10 mètres avant d'allumer une cigarette. Une habitude qui pourrait transformer durablement le paysage sanitaire et social français.